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Un grain de folie
dans nos vies
grâces à nos céréales

24.11.2022

En 2020, la Belgique ne comptait pas moins de 35.996 exploitations agricoles*, dont 22,3% de la superficie étaient consacrés aux cultures de céréales. N’y sont pas pour rien les sols en région limoneuse, sablo-limoneuse et dans le Condroz en Wallonie, qui sont de véritables terres d’accueil pour la production. Qu'en est-il ?

Un article de Potimanon

En Wallonie, plusieurs céréales sont cultivées. « Il y a du blé tendre, qu’on appelle aussi froment, de l’orge, de l’épeautre, de l’avoine, du triticale et du seigle » liste Christophe Tasiaux de la Ferme du Château à Boninne. Chaque céréale possède ses propres caractéristiques. Par exemple, l’orge d’hiver, que l’on appelle également escourgeon, sera surtout destiné à l’alimentation animale, alors que l’orge de printemps, quant à lui, sera utilisé en brasserie et distillerie. En revanche, l’épeautre sera essentiellement utilisé pour la farine, le pain ou encore les pâtes. À ce propos, il est important de souligner que la majorité des céréales est transformée pour finir en alimentation pour le bétail, ou autres. Chez nous, la part des céréales transformée en farine panifiable est minime, à l’instar de la culture de l’orge brassicole. « Ce n’est pas moins de 10% des céréales qui finissent dans notre assiette en réalité. Par exemple seulement 2% de l’orge brassicole vient de Belgique, l’orge étant la céréale utilisée pour faire le malt » confie Laura Lahon, conseillère à la Fédération wallonne de l’agriculture et missionnée pour la gestion du projet Bel’Grains.

La majorité des céréales est transformée
en alimentation pour le bétail ou autres.
Chez nous, la part des céréales transformée
en farine panifiable est minime,
à l’instar de la culture de l’orge brassicole.

Comment cultive-t-on
des céréales ?

La première étape n’est autre que la préparation du sol. « Il y a deux moments-clés dans le semis des céréales sur l’année. Cependant, la majorité des céréales sont semées avant l’hiver, explique Christophe Tasiaux. Cela commence aux alentours du 25 septembre pour l’orge d’hiver, et peut aller jusqu’à mi-décembre pour le blé d’hiver. C’est assez échelonné. Il y a également les céréales de printemps, qu’on plantera début mars ; c’est le cas notamment de l’orge de printemps. On peut planter du froment, de l’orge ou encore de l’avoine de printemps jusque fin avril. On va soit labourer pour retourner le sol – mais ça se fait de moins en moins, et c’est de manière générale moins intéressant car il vaut mieux ne pas chambouler le sol –, soit faire des semi-directs, une technique culturale simplifiée. » Dans le cas de Christophe Tasiaux, qui est passé en agriculture biologique il y a plus de dix ans maintenant, de nombreuses contraintes doivent à ce propos être respectées. « Tout d’abord, avant que la terre ne soit labellisée comme bio, il y a une reconversion de deux ans, et c’est seulement la troisième année que les céréales peuvent être vendues en bio, explique Christophe Tasiaux. Nous avons un cahier des charges bien précis et il faut le respecter : les semences doivent être certifiées bio et venir de cultures bio, pas de désherbage chimique, pas d’insecticides, intervention manuelle pour le désherbage… De plus, les rotations de culture sont plus longues qu’en conventionnel : par exemple ici, nous allons faire deux années de culture de luzerne, et ce, afin d’enrichir le sol et le drainer. »

Après les semis viennent ensuite les premières moissons, qui concernent alors les premières céréales qui ont été plantées. « Cela commence chaque année un peu plus tôt en raison du dérèglement climatique, confie Christophe Tasiaux. Sinon, en moyenne, on récolte aux alentours du 15 juillet pour les céréales d’hiver. Pour les céréales de printemps, en revanche, il est possible de les récolter jusqu’au 15 août car il s’agit de variétés plus hâtives qui se développent plus vite. » Les céréales sont alors ensuite stockées, avant d’être transformées ou non.

Quels sont
les différents usages
des céréales ?

Une fois les céréales récoltées, il est dès lors possible, en fonction de leur variété, de les transformer : pain, pâtes, farine… Les usages des céréales sont nombreux. Christophe Tasiaux, a investi dans un moulin il y a cinq ans afin de moudre ses propres farines. « En 2021, on a moulu 28 tonnes de farine, confie-t-il. On produit ainsi comme céréales pour la farine de l’épeautre, du petit épeautre, du froment, et du seigle. Toutes ces céréales, lorsqu’on les mout, peuvent donner de la farine blanche, de la semi-complète, de la complète, ou de l’intégrale. Par exemple, avec 1kg de froment, vous pouvez soit obtenir 500g de farine blanche, soit 750g de farine semi-complète ou encore 950g de farine complète » explique Christophe Tasiaux.

En la matière, Bel’Grains représente d’ailleurs un bel exemple, illustrant à merveille la transformation des céréales en Wallonie. « Bel’Grains est une jeune coopérative agricole qui a été constituée début octobre 2021 par 5 agriculteurs wallons. Le but ? Mieux valoriser les céréales produites par ses membres, explique Laura Lahon. En rejoignant la coopérative, les agriculteurs ont la certitude qu’ils obtiennent une juste rémunération pour leurs céréales. » De cette manière, Bel’Grains travaille avec deux céréales. « Le froment, soit la céréale la plus cultivée, et l’épeautre qui, en agriculture bio, est fort utilisée car elle se comporte bien dans des parcelles moins riches. » À partir de ces céréales, Bel’Grains produit de la farine et des pâtes. « On sous-traite la transformation des céréales en farine et en pâtes, et ensuite les agriculteurs commercialisent les produits finis dans les magasins. »

Naturellement riches en fibres, vitamines, minéraux, et avec un meilleur indexe glycémique si vous les choisissez complètes, les céréales constituent de ce fait une excellente source d’énergie au bon fonctionnement de nos cellules vivantes. Et lorsqu’on constate le dévouement de nos producteurs locaux pour nous offrir des céréales de qualité, on se dit qu’on aurait d’autant plus tort de s’en priver !

* Selon les données récoltées par Statbel

 

Riche en fibres et en protéines,
les céréales constituent une excellente
source d’énergie

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L'APAQ, pour une agriculture de qualité en Wallonie