« On a plusieurs boîtes que l’on empile. La boîte du bas s’appelle le corps » nous explique Christophe Fischer, apiculteur à la Maison Fischer à Flawinne. « Il s’agit de la partie entre le sol et le toit. C’est le lieu où les abeilles vivent et élèvent les larves » ajoute Arno Baurain, apiculteur du côté de Louvain-la-Neuve. « C’est là où on retrouve la Reine, précise Christophe Fischer. Sa fonction principale est de pondre. Elle ne dirige pas, contrairement à ce que l’on croit. On retrouve également des mâles, présents uniquement l’été et servant pour la reproduction. Ils ont aussi une petite fonction au niveau ventilation de la ruche, mais il est possible de s’en passer. Enfin, on a les abeilles ouvrières, soit des femelles stériles qui assurent toutes les autres fonctions de la ruche ; construire la ruche, entretenir la Reine, stocker le miel, s’occuper des larves… ». Dans cette ruche, on dispose également différents cadres en bois alignés. « Il s’agit d’un élément indispensable d’une ruche, qui facilite le travail des abeilles », précise Arno Baurin. « S’il n’y a pas ces cadres, les abeilles construisent tout de même des rayons de cire, mais alors il devient difficile pour nous de visiter la ruche, d’intervenir et au cas échéant, d’extraire le miel, précise Christophe Fischer. Les cadres permettent vraiment la manipulation. » On vient ensuite disposer des hausses. « À la saison de récolte, quand il y a des fleurs, les abeilles vont faire des stocks de miel, et là on va mettre ce qu’on appelle des hausses, explique Christophe Fischer. Il s’agit du même système que le corps de ruche. C’est le grenier à miel. Et pour être certain qu’il n’y ait que du miel, on peut ajouter une grille à Reine, qui permet le passage des abeilles, mais pas de la Reine. Cela permet également de ne pas avoir de ponte dans le miel. C’est préférable, mais pas indispensable », ajoute Christophe Fischer.
Et ensuite ? « Une fois que le tout est suffisamment operculé, on retire les hausses, et on décide s’il faut ou non les faire sécher en miellerie, explique Arno Baurin. On désopercule ensuite. Comment ? Sur le cadre, il y a un opercule, entre le miel et l’extérieur. On prend ces cadres, on les met dans un extracteur, soit comme un gros panier à salade, on le fait tourner et celui-ci va projeter le miel sur les parois de la machine. Naturellement, le miel coule vers le bas et on le récupère via un robinet. On passe alors le miel au tamis afin d’en retirer les impuretés, on le met dans un maturateur et on le laisse reposer au moins une journée pour que les particules remontent à la surface et qu’on puisse ensuite les retirer. » Arno Baurin explique qu’à partir de ce moment-là, deux solutions s’offrent alors à l’apiculteur : soit mettre directement le miel en pot, et ainsi obtenir un produit brut au plus proche de la nature et qui va cristalliser de manière un peu grossière, soit on va crémer le miel, c’est-à-dire le mélanger encore et encore ; ce qui est le cas du Miel wallon. « Le mélange va casser la cristallisation, pour que celle-ci soit la plus naturelle possible » précise Arno Baurin.